Action 2 : Statistiques, Tableau de bord des pêcheries antillaises

Animateurs :

Motivation et objectifs

Le développement de la pêche associée aux DCP ancrés a été souhaité par les aménageurs des petites Antilles pour redéployer l’activité des plateaux insulaires, très exploités, vers les ressources de grands poissons pélagiques du large. Une amélioration des revenus des pêcheurs, la préservation du plus haut niveau d’emploi ainsi qu’une augmentation de la production locale pour une plus grande autonomie alimentaire étaient également recherchées.
Le développement des DCP et ses impacts sur les ressources côtières sur lesquelles il est sensé réduire l’effort de pêche, sur les ressources ciblées, l’emploi, les revenus ou la production n’ont pas été mesurés. Des données font également défaut pour l’aménagement rationnel des ports et des points de débarquement ou pour l’organisation de la commercialisation.
Par ailleurs, les données collectées dans chaque pays ne sont pas toujours les mêmes et les référentiels peuvent également différés. Dans les îles de la Caraïbe, la dispersion des points de débarquement rend très couteuse la collecte des données statistiques de pêche. Dans beaucoup de pays, seule une partie du territoire est couverte par les observateurs et la validation des données est difficile à faire.
Le nombre et le positionnement des DCP ne sont pas toujours connus, car une partie d’entre eux est mise en place par des professionnels qui ne les déclarent pas à l’administration.
Cette action sera mise à profit pour examiner la possibilité/nécessité d’harmoniser les données collectées et les référentiels des différents pays partenaires du projet. Des méthodes d’évaluation des protocoles d’enquête mis en œuvre pour l’estimation du nombre de sorties de pêche et des prises et de l’effort moyens par sortie, seront testées sur 3 îles : Guadeloupe, Dominique et Martinique.
Sur ces 3 îles, l’objectif de l’action est de produire un certain nombre d’indicateurs sur la situation du secteur de la pêche en s’appuyant sur les données déjà collectées en routine complétées et par les informations recueillies dans le cadre du projet MAGDELESA. Au-delà de l’évaluation biologique et économique de la pêche sur DCP, il est proposé d’établir un tableau de bord du secteur. Ce tableau pourra ensuite être réactualisé régulièrement. Ce travail vise à favoriser une harmonisation de la collecte des données et à faciliter les échanges ultérieurs en matière de coopération scientifique et technique.
Sur toutes les îles il est proposé de faire un effort particulier pour identifier et estimer les débarquements par espèce des petits thunnini (« bonites ») qui constituent une part importante des prises non identifiées de la pêche au large des îles des petites Antilles. Par ailleurs, afin de suivre l’évolution de l’allocation de l’effort entre les différentes catégories de ressources (i.e. ressources côtières vs ressources du large), on s’efforcera de structurer la connaissance de l’activité des navires.

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Matériel et méthodes

Les travaux seront conduits de façon différente selon les îles :

Sur les 3 îles : Guadeloupe, Dominique et Martinique, il est proposé de travailler sur l’ensemble de la flottille de pêche et de mettre l’accent sur la validation des données et des protocoles d’enquête.

Sur les autres îles : St Kitts, St Vincent, Grenade et Haïti, seule une flottille témoin sera suivie. Cette flottille témoin sera choisie dans le secteur géographique faisant face aux DCP expérimentaux du projet MAGDELESA.

Sur toutes les îles, il est proposé que quatre niveaux d’enquête soient mis en œuvre et testé pendant la durée de l’action:

Un recensement des bateaux sera complété par la collecte de données sur l’activité de chaque navire (« calendrier d’activité »). Les données de recensement des navires et d’activité seront collectées à l’aide des fiches d’enquête appropriées et saisie avec un logiciel sous ACCESS qui sera conçu à cet effet pour les îles anglophones.
Le nombre moyen de sorties par bateau sera estimé par une enquête aux points de débarquement, selon la méthode utilisée actuellement dans les différents pays des petites Antilles. Dans les 3 îles (Guadeloupe, Dominique et Martinique), les résultats pourront être comparés avec d’autres estimations faites à partir de la consommation de carburant ou par des enquêtes téléphoniques hebdomadaires réalisées selon un plan d’échantillonnage établi sur la base du recensement des navires et des enquêtes d’activité.
Les enquêtes par sortie de pêche, actuellement réalisées sur les points de débarquement, incluront la pêche sur DCP, les espèces capturées à l’aide de cette technique (en particulier celles composants les « bonites ») et plus généralement les zones de pêche. Des informations sur les revenus et les coûts pourraient également être collectées pendant ces enquêtes afin d’évaluer les bénéfices des différentes activités de pêche. Une comparaison des prises moyennes par sortie entre zones habituellement couvertes ou non par le système de collecte de données pourrait être réalisée sur le groupe des 3 îles. De même, une comparaison entre données recueillies par téléphone et par enquêtes sur les points de débarquement permettrait d’évaluer la qualité des données selon la méthode de collecte.
Un échantillonnage biologique des espèces pélagiques capturées autour des DCP sera effectué lors des enquêtes sur les points de débarquement. Des prélèvements de gonades seront faits à cette occasion (voir action 3-biologie et pêche).

Un échantillonnage biologique des espèces pélagiques capturées autour des DCP sera effectué lors des enquêtes sur les points de débarquement. Des prélèvements de gonades seront faits à cette occasion (voir action 3-biologie et pêche).

Ce travail sera complété par une enquête économique qui sera réalisée selon un plan d’échantillonnage établi à partir des données d’activité (voir action 4-Structure socio-économique). Les résultats de cette enquête économique seront intégrés au tableau de bord de la pêche. Pour la saisie des données des points 2 à 4, il conviendra de vérifier qu’elle peut être faite sur les logiciels existants dans les différents pays.
Des survols aériens seront faits au cours du projet, en Martinique et en Guadeloupe sur deux secteurs géographiques différents dans chaque île. Ils serviront à dénombrer les DCP non enregistrés (DCP posés par les professionnels) de façon à évaluer la densité des dispositifs. Les bateaux travaillant autour des dispositifs seront également dénombrés.
Lors des échantillonnages biologiques qui seront faits sur les points de débarquement, les poissons pêchés sous DCP seront identifiés, la longueur à la fourche sera enregistrée et la longueur rostre inférieur – fourche, sera prise pour les poissons à rostre. Le poids individuel sera également noté. Sur le thon noir, les gonades seront prélevées pour être pesées et a minima le sexe et le stade de maturité sexuel seront notés (voir action 3-Biologie et pêche).

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Mise en œuvre

Chaque île travaillera de façon autonome sur la zone qui aura été retenue, mais en respectant le planning, les référentiels et les protocoles communs.

Une comparaison des données collectées et des référentiels utilisés dans chaque île sera effectuée dès le début du projet, afin de définir les adaptations nécessaires.

L’inventaire de la flottille à suivre durant le projet sera réalisé dès le début, par chaque pays de façon à compléter les référentiels.

Les enquêtes activités seront faites de façon exhaustive sur la flottille suivie. Les données de Guadeloupe, Dominique et Martinique seront traitées avec l’aide d’un statisticien, lors de la première réunion du projet. Elles permettront de définir le plan d’échantillonnage qui sera mis en œuvre dans ces îles. Dans les autres îles, 2 enquêtes hebdomadaires seront réalisées sur les points de débarquement des flottilles témoins.

Puis, les enquêtes de production et d’effort seront conduites en routine jusqu’à la fin de la période de collecte des données du projet. Ces enquêtes pourront être réalisées auprès des patrons par téléphone ou directement sur les points de débarquement pour les données d’effort et de captures (ainsi que pour les données économiques – voir action économie). Une distinction sera faite entre données collectées par enquête auprès des patrons et observations effectuées par l’enquêteur.

En même temps que ces enquêtes, des échantillonnages biologiques seront réalisés hebdomadairement (voir plus fréquemment, si les moyens le permettent) au point de débarquement. Chaque île saisira et traitera ses données. La mise en commun de celles-ci pour certains travaux, sera faite à l’occasion des réunions avec l’ensemble des partenaires. Une assistance technique sera apportée par l’Ifremer pour la définition des protocoles de travail (plan d’échantillonnage, …) la saisie et le traitement des données.

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Intervenants

Ifremer (Brest)

Soutien d’un statisticien pour l’élaboration des typologies et des plans d’échantillonnage et le traitement des données.

Ifremer (Martinique)

Elaboration d’un logiciel de saisie des données d’activité et des référentiels retenus (incluant le recensement des navires de la flottille retenue).
Coordination de la collecte et du traitement des données dans l’ensemble des îles.
Participation aux travaux de synthèse.

Pays de la Caraïbe

Collecte des données et traitement de celles-ci.
Participation aux travaux de synthèse.

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Planning

Mois 1 : inventaire des bateaux, saisie des référentiels
Mois 2 à 5 : enquêtes d’activité destinées à établir les calendriers d’activité de tous les bateaux de la flottille suivie de chaque île. Saisie des données d’activité.
Mois 6 : Préparation de la première réunion.
Mois 7 : au cours de la première réunion, élaboration des typologies à partir des données de calendriers d’activité et définition des plans d’échantillonnage.
Mois 8 à 21 : collecte de données de prise et d’effort et échantillonnage biologique par téléphone et/ou par présence régulière aux points de débarquement.
Mois 22 et 23, traitement final des données pour la réunion 3. Proposition d’un tableau de bord de la pêche prenant en compte la qualité des données selon leur nature. Fourniture de données statistiques sur les espèces exploitées autour des DCP aux organisations internationales (CRFM pour le thon noir, …).

Mois 12 à 16 (en fonction des conditions météo) : survol aérien pour évaluer le nombre de DCP et leur fréquentation sur la Guadeloupe et la Martinique.

Les réunions avec les partenaires du projet se feront :

Mois 7 : (voir objectif ci-dessus).
Mois 18 : présentation de l’état d’avancement des travaux et discussion sur les premiers résultats.
Mois 24 : synthèse des travaux et recommandations à formuler à l’issue du projet.

Planning de l'action 2